Sara Hernandez Consulting, coordinatrice des sites pilotes normands, a organisé le 4 juin 2018 avec le Syndicat d’eau du Roumois et du Plateau de Neubourg un atelier d’économie expérimentale à destination des agriculteurs engagés dans les programmes d’amélioration de la qualité de l’eau sur le territoire du SERPN.
Ces outils d’économie expérimentale sont souvent utilisés pour analyser le comportement stratégique des acteurs face à des enjeux de politique publiques. Dans notre cas, ces outils sont développés pour faciliter le dialogue avec les agriculteurs et faciliter la définition des modalités de mise en place du mécanisme financier, type PSE. Les 14 agriculteurs présents ont d’abord eu une présentation du résultat de leur actions en matière de réduction des concentrations de nitrates dans l’aire d’alimentation de captage du Tremblay, à travers le bilan des Reliquats Entrée Hiver 2017 animé par le SERPN. Ensuite, ils ont engagé de manière ludique une co-construction concertée d’un mécanisme financier de type PSE.
Sous forme de séries de rondes de jeux, les agriculteurs devaient prendre des décisions sur le nombre d’hectares de couverts végétaux dans un contexte décisionnel changeant pour tester la viabilité d’une incitation, et les rôles de la coopération pour l’atteinte d’un objectif commun de protection de la ressource en eau. Les premiers résultats interprétés montrent que l’incitation financière n’est pas une condition suffisante pour justifier la démarche volontaire d’adhérer à des actions de protection de la ressource en eau. Elle est cependant nécessaire dès lors qu’il s'agit de pérenniser ces actions et d’encourager d’autres agriculteurs à s’associer dans une dynamique territoriale et qu’une gouvernance est nécessaire dans l’effort collectif pour éviter les effets d’opportunisme individuel.
Cet atelier était le premier de trois, qui va se poursuivre avec un atelier de préparation sur les modalités de fonctionnement puis un atelier de détermination de la valeur du PSE grâce au système des enchères.