Lancé en 2020, le PSE d'Eau de Paris dépasse les attentes !

Après deux ans passés à créer et à préparer la mise en œuvre d’un dispositif de paiements pour services environnementaux (PSE) sur les aires d’alimentation de ses captages, Eau de Paris peut saluer en 2020 le décollage concret de ces aides agricoles pour la protection de l’eau.

Grâce à la validation d’un régime d’aides d’Etat (n°SA.54810) par la Commission européenne le 13 janvier 2020, Eau de Paris a immédiatement commencé à déployer son dispositif avec les agriculteurs volontaires. Dès le mois de mars, 5 pionniers se sont engagés dans un contrat de sept ans pour une conversion à l’agriculture biologique et une cinquantaine d’autres exploitants les ont suivis fin 2020 dans leur démarche en faveur des ressources en eau, certains en conventionnel, certains en bio. Tous engagés pour la réduction des fuites de nitrates et de produits phytosanitaires en direction des nappes d’eau souterraines et des cours d’eau.

L’engagement des agriculteurs se fait sur un outil informatique dédié, accessible à l’adresse aides-agricoles.eaudeparis.fr, qui facilite la sélection, l’instruction et le contrôle des dossiers.

Page d’accueil de la plateforme de dépôt et d’instruction du PSE d’Eau de Paris

Au sein du projet CPES, Eau de Paris avait choisi la voie de la notification d’une aide d’Etat à la Commission européenne, longue et complexe, mais permettant plus de possibilités dans l’attribution de l’aide. Le PSE avait été élaboré lors d’un processus de co-construction avec les agriculteurs des territoires, les experts agricoles et les institutions nationales.

La signature de cette cinquantaine de contrats conclut une campagne 2020 enthousiasmante, au cours de laquelle les prévisions d’engagement ont largement été dépassées. Avec près de 8 500 hectares sur le point d'être engagés sur ses territoires, dont plus de 3 000 sur celui des sources de la Vigne, site pilote du projet CPES, l’initiative PSE promet d’être un succès. L’enveloppe totale prévue pour le dispositif, de 47 M€, pourrait même être utilisée avant la fin de la période d’ouverture officielle.

Les premières aides ont d’ores et déjà été versées sur le territoire de la Vigne. Au total, c’est environ cinq millions d’euros qui seront consacrés à la transition des exploitations agricoles vers un système qui protège l’eau sur ce site pilote CPES. Alors que 8 d’entre elles sont en système de grandes cultures conventionnelles, 6 autres sont en système élevage (exploitations laitières par exemple). 3 enfin prévoient une conversion à l’agriculture biologique (grandes cultures et élevage).

Cette aide de PSE sécurise économiquement le changement de système agricole qui se concrétise par la réduction forte de l’utilisation des produits phytosanitaires (ou l’abandon dans le cas du bio), la réduction des fuites de nitrates (avec un objectif de résultat sur les reliquats azotés dans le sol), par l’augmentation des surfaces en prairies (véritables filtres naturels) ou la diversification des couverts par exemple. Le PSE d’Eau de Paris se veut aussi un liant dans la dynamique agricole de territoire. En signant un contrat avec la régie, les agriculteurs s’engagent à partager leurs pratiques et leur expérience avec leurs collègues, à participer à l’animation collective et à l’émulation autour du développement d’une agriculture durable sur le territoire.

Alors que la crise sanitaire teinte de morosité la fin de l’année 2020, ce résultat est une nouvelle très positive pour le travail collectif de protection des ressources en eau porté par le projet CPES. Eau de Paris tentera par ailleurs d’évaluer les bénéfices produits pour la biodiversité en milieu agricole sur les exploitations engagées.

 

F. Nataf animatrice Eau de Paris et B. Collumeau, l’un des premiers agriculteurs engagés en bio dans le PSE

Les prochaines étapes du projet :

  • Janvier 2021 : ouverture de la campagne d’engagement 2021 pour la saison culturale 2021-2022
  • A partir de fin 2020 et en continu : suivi des effets du PSE sur la qualité de l’eau
  • Tout au long du projet : contrôle du respect des engagements des agriculteurs.

Tournesol bio engagé dans le PSE à Lorrez-le-bocage-Préaux (77)