L’équipe CNRS-INRA impliquée dans l’étude site pilote Lac au Duc – bassin versant de l’Yvel-Hyvet continue son travail d’identification des zones contributrices de Phosphore. Ce travail est un préalable indispensable pour la définition des Paiements pour Services Ecosystémiques qui seront proposés aux agriculteurs. Jeudi 14 juin 2018, une équipe menée par Gérard Gruau du CNRS - OSUR s’intéressait au cas des zones humides, qui selon des hypothèses, pourraient jouer un rôle très important dans le transfert de phosphore au cours d’eau. Quatre zones humides ont été visitées et 17 échantillons de sol prélevés pour analyse.
Bande enherbée, parcelle cultivée, prairie, forêt... les chercheurs ont voulu échantillonner les différents contextes rencontrés dans les zones humides du bassin versant. Après séchage pendant 2 ou 3 semaines, puis tamisage, une partie des sols collectés sera envoyée au laboratoire INRA d'Arras pour analyse. Une autre partie sera utilisée pour des expériences en laboratoire visant à caractériser le taux de saturation en Phosphore de ces sols et leur capacité à relarguer du Phosphore vers la nappe et le cours d'eau. Au final, il s’agira de fournir des références permettant une gestion améliorée des zones humides du point de vue du Phosphore, cherchant à concilier protection de la qualité de l’eau et valorisation agronomique.
Anne Jaffrézic, pédologue à l'Agrocampus, a prêté son aide pour une description détaillée des profils de sol, utile pour l'interprétation des données Phosphore. La topographie fait partie des facteurs examinés par les chercheurs, une pente forte pouvant favoriser l’érosion et l’accumulation de Phosphore au bord des cours d’eau. Si ce rôle de la pente est confirmé, la topographie permettra d'identifier les secteurs à risque de transfert fort de Phosphore et donc aidera à la définition de préconisation de gestion optimale pour les zones humides du bassin-versant confrontées à des pentes relativement fortes. Ces préconisations seront évaluées d’un point de vue de leurs coûts par les économistes impliqués dans le projet, ces coûts étant au final intégrés dans l’outil Paiements pour Services Ecosystémiques.
Les résultats de cette première série de sols conduiront les chercheurs à échantillonner d'autres secteurs, pour compléter la représentativité des différents contextes.